ÉCLAIRER LES POUVOIRS PUBLIC ET L'OPINION

La création de l'INED

L'INED est né en octobre 1945. Sa création. simultanée à celle de beaucoup d'autres institutions, intervient au confluent de plusieurs courants d'opinions :

une préoccupation nataliste: depuis la fin du XlXe siècle, la faiblesse de la natalité française, comparée en particulier à celle de l'Allemagne provoque des débats importants et suscite la création de groupes de pression inquiets de ce déclin; celui auquel le Gouvernement provisoire confie le nouvel organisme, Alfred Sauvy, vient d'ailleurs de s'inscrire dans le courant nataliste", avec un ouvrage intitulé Richesse et population;
une volonté organisatrice et planificatrice, dans le droit fil du programme du Conseil national de la Résistance en liaison avec la création de la Sécurité Sociale et du Commissariat général au Plan;
un désir de faire participer de plein droit les sciences humaines - qui de littéraires deviennent alors quantitatives grâce à de nouveaux instruments (enquêtes par sondage, comptabilité nationale, tests psychologiques ...) - au progrès de la connaissance.

Doté dès sa naissance d'un statut original, ni administratif, ni universitaire, conciliant le financement public et l'autonomie financière, I'INED est depuis 1986 un 'établissement public scientifique et technologique, placé sous la double tutelle des ministères de la Santé et de la Recherche".

Par la diversité des champs explorés pendant un demi-siècle de recherche, I'INED a très largement modifié les préoccupations qui ont présidé à sa création.

Altred Sauvy,
l'empreinte du fondateur.

Économiste, statisticien, démographe mais aussi journaliste et écrivain, Alfred Sauvy (1898 - 1990), entré à la Statistique Générale de la France en 1922, est membre du cabinet de Paul Reynaud, ministre des Finances en 1938-1939.

Fondateur de l'INED, il en est le directeur jusqu'en 1962 et reste rédacteur en chef de la revue Population jusqu'en 1977. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages scientifiques et de très nombreux essais, parmi lesquels Théorie générale de la population (1952), La montée des jeunes (1959), La machine et le chômage (1980), etc.