(*) IBGE Rio de Janeiro
Ce travail se propose d'approfondir l'étude de la formation de mariages
inter-raciaux, qui sont à la base des changements dans la composition des groupes de
"couleur" dans la population du Brésil, ainsi que de nombreux processus sociaux
qui y sont reliés. On sait que le choix du partenaire pour former un couple n'est pas le
produit d'un jeux du hasard, mais l'expression de règles sociales déterminées. Ces
règles, en construisant un système qui structure les échanges entre les individus et
les groupes, favorisent la formation de certains couples et posent des obstacles à
d'autres. Dans le cas du Brésil, l'endogamie raciale constitue l'un des principes actifs
à prendre en considération pour l'analyse du marché matrimonial, dans la mesure où
la diversité raciale de la population est un héritage de l'histoire. Les relation
raciales, leur durcissement ou leur effacement, sont au cur de la formation et de la
reproduction de la société brésilienne.
Pour observer l'évolution de la formation des couples en fonction de la race, nous
utilisons une exploitation des données des enquêtes nationales domiciliaires des années
1987 et 1995. On calcule des proportions d'unions formées dans chaque groupe racial,
appelés ici, taux d'endogamie, qui estiment le degré de sélection raciale opéré dans
les choix conjugaux. Un niveau assez élevé d'endogamie a été relevé dans le pays (80%
environ). On détaillera ses variations par cohorte de femmes, par niveau d'éducation,
par groupe racial et par grande région.
D'autre part, la composition par groupes raciaux de la population est une
contrainte qui intervient significativement dans la sélection du conjoint. Pour
déterminer l'impact de la structure du marché matrimonial sur l'offre des partenaires
par race, on a effectué un ajustement aux données analysées afin de contrôler ses
effets.
Pour conclure, nous avançons l'hypothèse que la progression du métissage
débouche sur la constitution de groupes intermédiaires entre les Blancs et les Noirs
dans la société brésilienne. Leur visibilité contribue à masquer les barrières
raciales et leur reproduction, toujours présentes dans le pays.